
24 05 2025
Depuis quelques jours, la maison du Goupillou tourne à plein régime. Amandine est toujours là, Amina est arrivée et, cerise sur le gâteau, Claudia est en approche ! Reprenons le fil...
Amandine Saint Martin termine tout en douceur sa résidence. La jeune femme maintient un équilibre parfois acrobatique qui consiste à ne pas lâcher ses objectifs de résidence tout en ne se désolidarisant pas des nouvelles haïtiennes, toujours aussi peu ensoleillées. Les siens souffrent, disparaissent même, les interrogations sur son retour et sa reprise d’activité apparaissent... le décalage horaire entre Port-au-Prince et le Périgord vert laisse peu de temps pour des repos salvateurs. Pourtant, jeudi prochain, Amandine proposera au public sa « sortie de rési-danse ». Moment énergivore qui, personne n’en doute, embarquera chaque privilégié présent dans un moment de réflexion politique et rythmée...
Amina Jules Dia est, donc, arrivée... 23 ans de légèreté, comme un plume. Attention, pas n’importe quelle plume, une plume de paon, s’il-vous plaît. Pourquoi donc ? La réponse est simple, dans une autre vie, Amina fut paonne, ou paon qui sait ? Elle n’en démord pas. Son long foulard bleu noué dans les cheveux est un clin d’œil à la roue multicolorée de ses aïeux.
La surprise de cette filiation inattendue passée, nous organisons une sortie chez un couple d’amis de la maison du Goupillou chez qui trois paons s’égosillent du haut d’un chêne centenaire et biscornu. Une paonne couve plus loin à l’abri des renards. Amina sautille, appareil photo en main. Obnubilée par les paons perchés, Amina fonce droit sur une ruche. Halte là !
Nous passons la soirée à papoter dans le potager entre poivrier du Sichuan, jeunes plants de bourrache et chats fétichistes des genoux ! Muriel offrira à Amina un bouquet de plumes de toutes les tailles. Plus psychédéliques les unes que les autres. Le Créateur des paons ne s’est pas moqués d’eux, qu’avait-il fumé au moment de choisir la palette de couleurs ! D’autant plus que le bleu n’est semble-t-il pas une couleur naturelle chez le volatile, il n’est le résultat que du jeu de la lumière sur la plume (1). Inlassablement, les paons abandonnent leurs plumes chaque été, profitons-en !
Merci les amis, Muriel, Thibault, Laurent... une résidence est un moment de solitude, certes, mais aussi l’occasion de se nourrir d’expériences nouvelles, de rencontres surprises et surtout de « léooooooner »(2) avec des paons d’une autre latitude. Chose faite pour Amina. A refaire sans doute...
En début de semaine, la maison du Goupillou aura pour la première fois de sa jeune existence, trois résidentes. Ensemble. Nous aurons le grand bonheur d’accueillir pour un mois allongé de quelques jours, Claudia Shimwa. Rencontrée au Festival des Zébrures de Printemps en 2023, Claudia est rwandaise, aussi à l’aise derrière un clavier que sur scène. Amina et elle partageront le mois de juin ici. Ça va pétiller...
Dans l’attente, les deux jeunes femmes assisteront à la « sortie de résidence » d’Amandine. La maison du Goupillou et Beaurecueil – Forge de la Poésie sont aux anges ! La part des anges enivre...
(1) Merci Laurent et Thibault pour le cours de « sciences de la vie ».
(2) En France, « Léon » est l’onomatopée que l’on associe au chant (cri) du paon. Prononcer allongé...
03 05 2025
Amina Jules Dia, en approche...
Premier étonnement au moment d’écrire ces quelques lignes : le correcteur d’orthographe, ou plutôt la fonction qui croit savoir quel mot vous comptez utiliser, impose un farceur « bolique » en suffixe. L’intelligence artificielle possède donc une fonction « sourire ». Bref, Amina Jules Dia sera la prochaine résidente de la maison du Goupillou. Amina et Amandine vont donc compagnonner quelques jours. Que du bonheur !
Amina nous viendra du Sénégal. L’Institut français de Saint-Louis et sa résidence d’artistes, la Villa N’Dar, dirigée par Victor Faye, l’ont accueilli récemment et ils ont proposé à la maison du Goupillou de prendre le relais. Ils ont confiance en l’avenir d’Amina et participer à l’éclosion littéraire de cette dernière est un pur plaisir ! Littéraire et pas que. Amina Jules Dia se voit en romancière-photographe. La photo pour permettre aux personnes ne sachant pas lire de profiter quand même de ses pensées et visions. Belle inspiration.
Pratiquer l’écriture et la photographie demande des attitudes et savoir-faire diamétralement opposés : la patience et la capacité à reprendre dix fois, cent fois le travail sur le métier, se relire, re-relire, à rayer d’un trait de plume, aller marcher et reprendre le fil de sa pensée... et pour la photo, saisir un instant, un mouvement en anticipant, sans possibilité de renouveler la prise de vue dans les mêmes conditions. Pourtant, « photographier » en grec ne veut-il pas dire « écrire avec la lumière » ? Amina Jules Dia pratique donc l’écriture sous toutes ses formes. Hâte de voir ça !
Son roman épistolaire en construction se déroule dans trois cadres différents : son lieu de naissance, la ville de Saint-Louis et un lieu... quelque part au-delà de l’Atlantique. Un lieu qu’elle souhaite baigné d’une belle lumière, porteur d’histoire et de sacré. Croisons les doigts pour que notre « petit coin » de Périgord séduise la jeune femme...
* Le ministère de la Culture du Sénégal est également partenaire